Qu’est ce que la résilience ? Comment trouver cette paix intérieure face aux évènements difficiles de notre vie ? Les méthodes PEAT nous offrent de nombreuses clés vers la résilience.
Boris Cyrulnik nous dit : « On peut découvrir en soi et autour de soi les moyens qui permettent de revenir à la vie et d’aller de l’avant tout en gardant la mémoire de sa blessure. »
Sommes-nous tous dotés d’une faculté de résilience ?
Au cours de notre vie, nous connaissons des périodes de bonheur et aussi des moments plus ou moins difficiles pendant lesquels nous sommes confrontés à notre vulnérabilité. Peut-être devrons-nous faire face à des accidents, des agressions, des chocs, des pertes, des stress répétés, des abandons, des échecs, des maladies, des psychotraumatismes, etc. Quelles seront nos réponses quand cela arrivera ?
Nous ne le savons par avance, car plusieurs facteurs comme notre éducation, nos origines, notre culture, notre milieu ambiant, etc., favoriseront ou empêcheront le processus de résilience de se faire. Certains d’entre nous semblent vivre ces épreuves mieux que d’autres. Ils se montrent invulnérables, ce qui reviendrait à dire « impossible à blesser ». Peut-être savent-ils se protéger en évitant les chocs ou bien, traversent-ils les évènements sans se désorganiser. Ou alors, leurs mécanismes de protection sont tels que rien ne semble les atteindre. Cela n’est pas de la résilience, cela peut s’apparenter au fait qu’ils enfouissent en eux pour oublier. Anya nous dit « ne pas en parler suppose que ça n’existe pas ». C’est comme si enfouir ses blessures était la meilleure solution dans le moment et pour longtemps.
D’autres réagissent en s’enfermant dans la plainte, endossant l’identité de victime.
Ils pensent ainsi : « Le sort s’acharne sur moi ! » « Je n’ai pas de chance ! » « Pourquoi moi, pourquoi ça m’arrive ? » « C’est la faute de mes parents si… » « c’est ma faute si… » « je n’arriverai pas à m’en sortir ».
En réalité, ce discours intérieur les empêche de s’orienter vers des solutions, des stratégies pour s’adapter à ce qui arrive, les faisant doucement sombrer dans la dépression.
L’identité de victime est-elle une fin en soi ou le début d’autre chose ?
Par essence même « être victime, c’est quelque chose qu’on endosse, qui est presque nécessaire au début d’un traumatisme, pour être reconnu », mais aussi pour recevoir de l’attention, de la compassion, de l’empathie, du réconfort, du soutien. Puis au bout d’un certain temps, ce statut devient limitant parce qu’il fait souffrir, enferme, empêche l’évolution. La plupart de ceux qui sont blessés, traumatisés, déstructurés, dévastés, détruits, anéantis, chercheront à un moment donné à en sortir, en trouvant des ressources en eux et autour d’eux.
Ils apprendront à dépasser, surmonter, pour se relever, repartir, reprendre le gout à la vie. « L’impression de subir est remplacé par le besoin de reprendre sa vie en main, de libérer sa parole, de donner du sens à son épreuve, de choisir ce que l’on veut faire de son épreuve ».
Aujourd’hui, dans mon parcours thérapeutique, je sais que guérir ses blessures est possible car j’ai pu le vérifier pour moi et dans mes accompagnements.
Qu’implique une reconstruction, une guérison et un état de résilience ?
Guy Corneau nous dit « Guérir signifie que je retrouve mon équilibre et ma capacité de fonctionner … si j’éprouve le besoin de me guérir de quoi que ce soit, cela veut dire que je reconnais qu’existent en moi des malaises et des inconforts »
Cela nécessité d’ouvrir sa conscience, d’écouter ce que l’on ressent émotionnellement, de se relier à ses besoins essentiels et de trouver la force de demander de l’aide autour de soi en trouvant une ou des personnes pour être accompagné.
Pour illustrer mon propos, je vous partage ce que j’ai vécu à l’âge de 14 ans : la mort brutale de ma sœur ainée d’un accident de la route. Le contexte familial était difficile puisqu’elle avait quitté la maison contre l’avis de mes parents pour rejoindre son amoureux. Elle n’était pas revenue depuis un an. Mes parents m’ont forcée à porter le deuil, c’est-à-dire m’habiller en noir pendant une année. Alors j’ai enfoui mon chagrin car ils s’étaient murés dans le silence et la souffrance. J’aurai pu sombrer dans la dépression. Au lieu de ça, une pulsion très forte m’a fait choisir la vie et surtout le lien avec les autres autour de moi. Cet évènement à modifié ma trajectoire, bouleversé mes choix d’orientation scolaire vers la profession d’éducatrice en milieu spécialisé, un élan du cœur pour aller vers des personnes qui souffrent.
Un deuxième traumatisme à été la perte d’un enfant. Déjà maman d’un petit garçon et me sentant plus vulnérable, je n’ai pas pu trouver les forces en moi pour rebondir de la même façon. Je me suis laissée glissée dans une dépression sournoise, ne trouvant pas autour de moi le soutien adéquat. Jusqu’au jour où j’ai croisé la route d’une psychologue qui m’a accompagnée de son oreille écoutante, de son regard sans jugement et de sa voix relaxante. Puis j’ai continué mon parcours d’introspection avec l’aide d’une sophro-analyste pour panser mes dernières blessures pas encore toutes cicatrisées.
Depuis toutes ces années, je me considère comme totalement guérie. Je sais que ces évènements font partis de mon passé, de mon histoire personnelle sauf qu’ils ne m’affectent plus quand j’y repense. Au contraire, grâce à mes expériences et à l’aide que j’ai reçue, j’ai pu rebondir et faire le métier que je fais, celui d’écouter, d’accompagner et de soutenir à mon tour ceux qui en ont besoin.
Deux beaux parcours de résilience
Celui d’Anya Tsai qui a créé le groupe de parole « les résilientes » : Elle parle de son expérience d’agression sexuelle dans un contexte de séquestration alors qu’elle n’avait que 15 ans. Comment elle a gardé le silence pendant 20 ans, pour enfin revenir pleinement à la vie. Elle nous décrit comment elle a pu transcender ce traumatisme pour en faire une force, s’engager dans la voie du changement pour aider à son tour les victimes d’agressions. « La reconstruction, libère la parole et les ressentis pour s’orienter vers les ressources et les solutions »
Le témoignage de Théo Curin force aussi le respect. Il a 6 ans lorsqu’il a été amputé de ses quatre membres suite à une méningite foudroyante. C’est dans le sport qu’il va se reconstruire en croisant la route d’un athlète Philippe Croizon. Il explique : « au début l’eau était un élément que je détestais. A l’école j’étais souvent malade quand il y avait natation. Maintenant j’adore ça, cela prouve que dans la vie tout peut arriver ». Il a relevé le défi de nager sur de longues distances, de faire des compétitions et de montrer son corps plutôt que de le cacher. Il est devenu l’égérie de plusieurs marques de produits pour homme.
Peut-on Réparer toutes ses blessures ?
Plusieurs facteurs semblent nécessaires pour cela, vous l’avez compris : le contexte dans lequel la personne vit, les ressources qu’elle a en elle et celles qui lui sont accessibles autour d’elle. Il y a aussi l’énergie que chacun y met, car pour s’en sortir et renaitre à soi-même et à la vie cela demande beaucoup d’énergie. La vie m’a appris que nous devons puiser dans nos ressources intérieures, pour faire une force de nos expériences passées.
Au cours de mes accompagnements en sophrologie, j’ai vu la guérison de femmes, d’hommes ou enfants ayant vécus des traumatismes. Et pour mieux les accompagner, j’ai ressenti le besoin de me former à d’autres techniques plus puissantes, permettant de libérer les mémoires de traumatismes.
Je peux citer la sophro-analyse, l’E.M.D.R et plus particulièrement les techniques innovantes des Méthodes PEAT que je vous expose là.
Pour transcender nos souffrances nous avons besoin de les transformer pour qu’elles ne nous dérangent plus dans notre présent et même en faire quelque chose d’utile. C’est ce que j’ai appris de ces enseignements qui relient les techniques orientales et occidentales.
On peut partir d’une problématique vécue au présent. Par exemple : « je n’arrive plus à prendre la parole en public ». Le praticien va amener cette personne à libérer les charges émotionnelles contenues dans l’événement au moment présent. En libérant cette charge présente, nous éliminons en même temps, toutes les causes lointaines reliées au problème, sans nécessairement remonter à l’origine du problème et donc ceci est un gain de temps considérable.
Comment peut-on se libérer concrètement de ses blocages ou de ses traumatismes grâce aux Méthodes PEAT ?
Par exemple : « je dors mal la nuit car je fais des cauchemars, je revis une scène quand j’étais présente pendant les attentats de Paris » . Ce traumatisme engendre un blocage qui est la conséquence de cet événement douloureux. Il a un impact déséquilibrant sur cette personne et se traduit par des manifestations corporelles, mentales et émotionnelles.
Comme un traumatisme réside non seulement dans la mémoire de la personne au niveau psychique, conscient et inconscient mais aussi au niveau de la mémoire cellulaire. Il est important de travailler à libérer la charge traumatique jusque dans le corps physique.
C’est là que les méthodes PEAT interviennent avec deux outils incroyablement novateurs et efficaces pour leur libération très rapide. Les deux méthodes sont deux variantes du même principe. Ces techniques vont générer une contraction, puis une dissociation de l’espace temporel sur la ligne du temps, ce qui permet à la personne de changer sa perception de l’événement passé à partir de sa vie présente. En d’autres termes, au lieu de continuer à vivre l’événement traumatique dans son présent, l’application de la technique de libération des traumas des Méthodes PEAT, qui implique un mouvement physique dans l’espace, va dissocier l’événement, le laissant derrière elle, dans son passé et ainsi remettre les choses à leur place dans le bon espace-temps.
La personne s’en sentira immédiatement et définitivement libérée dans sa vie présente. Ceci aura un impact sur sa biologie et la mémoire du trauma imprimé dans le corps va commencer à s’effacer. Un sentiment d’allègement, de soulagement s’en suivra. En conséquence, la personne pourra poursuivre son chemin de résilience, confiante en son futur.
Références :
- « Approche psychodynamique de la résilience » thèse Nancy 20 janvier 2006
- « De chair et d’âme » Boris Cyrulnik
- « La guérison du cœur. Au bout de nos épreuves, le bonheur ? Guy Corneau
- Anya Tsai « l’or de nos cicatrices : les clés vers la résilience »
- https://youtube.com/watch?v=9lbMrZjJCJ0&feature=share
- Théo Curin : https://youtube.com/watch?v=8SPCe9ZoGWc&feature=share